*Il est conseillé de lire l’article jusqu’au bout pour en comprendre le titre.

Il y a 120 ans, on prédisait la mort du cheval avec l’arrivée de l’automobile.

Je n’ai jamais vu autant de chevaux dans les rue de mon village. Ils ne sont simplement plus là où ils étaient auparavant et on s’en sert autrement. Et pour connaitre des cavaliers passionnés, je peux affirmer que ce n’est pas demain que l’humain se passera des chevaux.

Visuel d'un bateau 5 mats de plaisance

Il y a 80 ans, on prédisait la mort de la correspondance avec la démocratisation du téléphone, la VPC a réellement démarré 20 ans après et elle est toujours présente, on l’appelle VAD.

Il y a 60 ans, on prédisait la mort du petit commerce avec l’arrivée des hypermarchés. Aujourd’hui, le modèle est au smart-local, au bio, à la proximité. Et Amazon vient de racheter 460 magasins Whole Foods Market, archétype du bio de proximité qu’ils comptent bien redéployer avec le savoir-faire acquis sur la toile.

Il y a 20 ans, on prédisait la mort du papier avec l’arrivée d’Internet dans tous les foyers. On n’a jamais vendu autant de ramettes de papier que ces dernières années, pour alimenter les imprimantes et imprimer ce qui « sort » d’internet. Et il n’y a jamais eu autant de magazines spécialisés vendus en kiosque ou par abonnement.

Il y a 10 ans, on prédisait la mort des catalogues. Aujourd’hui, Spartoo, ASOS s’y mettent et celui d’IKEA est plus populaire que Harry Potter ou que la bible.

Il y aurait donc aujourd’hui des gens assez fous pour prédire quoi que ce soit en matière de nouvelles technologies ? Alors forcément, quand ici ou là, on annonce la « mort » de telle ou telle technique de communication, cela entraîne des réactions immédiates pour les acteurs qui sont assis sur la branche que d’aucuns voient (espèrent ?) déjà coupée.

Comme ici, par exemple, issu du blog 100% web de Geneviève Petit : veuillez cliquer ici

Soit dit en passant, c’est aussi sur ce blog que je viens de visionner, sidéré,  la prestation de JL Mélenchon à la convention d’une société cotée au Nasdacq. Or, il se trouve que cette société est l’un des bras armés du premier moteur de recherche mondial aimablement dispensé de payer une amende record qu’a voulu lui infliger la Commission européenne pour abus de position dominante. Vous avez dit insoumis ?… Insoumis à qui ?

Mais revenons à nos chers « morts ». Même ITL a écrit un jour « le print même pas mort …et c’est Stratégie qui le dit » ?

Prédire la mort de quelque chose, dans les affaires, c’est forcément se positionner pour vendre ce qui devra « remplacer » ce dont on annonce la fin. Donc dire qu’ils se trompent en prédisant la mort d’un média, c’est déjà admettre implicitement qu’ils pourraient avoir raison. Et l’évoquer, c’est faire part de ses propres craintes sur les conséquences d’une telle perspective envers ses propres affaires. Une sorte de méthode Coué,  en somme : Puisque je vous dis qu’ils se trompent c’est donc que j’ai raison ! Mais comme on dit, tout le monde peut se tromper.

Je vous demanderai donc un peu d’indulgence pour tous ceux qui vont devoir mettre un peu d’eau dans leur vin. Pour tous ceux qui annonçaient la fin de ceci ou de cela, sans en avoir la moindre notion. Et surtout aussi qu’avec ce genre d’effet d’annonce, ça faisait bien de se faire relayer dans les journaux et sur les blogs prisés des fonds d’investissements pour booster les leveurs de fonds et leurs start up à l’affut.

Un peu d’indulgence aussi pour tous ceux qui, à leur tour, enterraient les nécrophages. Et qui finalement constatent qu’ils n’ont eu ni tort ni raison. Car rien n’a vraiment remplacé ceci ou cela.

In fine, le seul qui finalement ne s’est jamais trompé dans ses observations, c’est Antoine Lavoisier avec sa célèbre maxime « Rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se transforme ». Et peut-être avant lui le philosophe grec Anaxagore qui l’a mis sur la voie : « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau ». Mais dîtes moi, se combiner, « former un tout composé, un ensemble ordonné » ne serait-ce pas aussi fusionner ?

On aura donc enterré l’emailing, le mailing, le catalogue, le porte à porte, la vente directe (qui revient en force ! si si, voyez ici ), le MLM, la vente par réunion, le téléphone, l’annonce presse, la télévision, le display, le SEO, l’affichage, le SMS, « la cookies culture », le Google shopping et le ROI…et j’en oublie. Et après ça, quand tout cela sera mort, on vendra comment, on parlera de quoi ?

Allez, je me risque : Vous entendrez bientôt parler de la Back-end performance, du Census-tracking, du Coop-mailing, du Dry-test, du Split-test, du Dummy, de la Hot Line et du Load-uples Match-Codes et des Nixies, de l’Over Kill et  de l’Under Kill, du Piggy back et du Pop Up, du RFM Ratio, de la segmentation et des Psychographies comportementales, du Stuffer, du Swap, du Syndicator, du Token et l’Up Front Response…. , et on reparlera des list broker et  list-builder, et des list managers…

Comme rien ne nait ni ne périt, et ne peut donc « mourir », n’en déplaise à certains, comme, on l’a vu plus haut,  des choses déjà existantes se combinent en attendant de se séparer de nouveau, j’ai fait le pari d’extraire ces mots du Vocabulaire des 100 mots les plus utilisés dans les techniques du marketing direct issu d’un livre (Le Marketing Direct en France) publié chez Dalloz , en 1980.

C’est dans l’histoire qu’est le moyen le plus sûr de lire l’avenir.  Bien malin celui qui peut prédire la vie ou la mort d’une technique.  Et pourtant c’est ce que l’on constate partout. On passe de l’un à l’autre, comme le surfeur choisit sa vague qui le fera irrémédiablement s’échouer sur la plage des Silicon Valley d’ici ou d’ailleurs, avant d’en choisir une nouvelle, plus belle plus porteuse…

Pendant ce temps, d’autres arment des navires, faits de multiples matériaux. Bien sûr moins sexy, mais oh combien plus sûrs pour des voyages au long cours.

signature jeanveloppe

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