Au moment où je vous écris, il fait 36° à l’ombre au dehors et 26° dans mon bureau. Encore supportable, on allumera la clim à 28. Je viens par contre de rallumer mon PC, et la belle image qui apparaît en fond d’écran que me propose (m’impose ?) la Maison Microsoft, est une magnifique vue du site naturel – oh combien remarquable – de Monument Valley, à la frontière entre l’Arizona et l’Utah.
Outre le fait qu’on s’attend à tout instant à y voir surgir John Wayne à la poursuite d’un indien Navajo, cette image m’envoie immédiatement le souffle ocre et brulant d’un désert aride où règnent des températures encore plus élevées que celle de cette canicule qui nous vaut des alertes orange. Du coup, ça m’a donné encore plus chaud et je me suis levé pour allumer la clim.
Je me souviens, qu’en plein hiver, alors qu’il gelait à pierre fendre, Windows me proposait un baigneur palmé, nageant dans une rafraîchissant eau turquoise ….Et là, je me dis qu’en matière de personnalisation tout géant qu’il est, Microsoft a encore des progrès à faire. En effet, rien de plus facile pour leur dataminer de géolocaliser précisément l’internaute et de s’informer des conditions météorologiques du lieu à l’instant précis où celui-ci allume son écran.
C’est, ni plus ni moins, que du big data bien maitrisé, comme on dit aujourd’hui, ou de la personnalisation comme on disait jadis.
Car la technique de personnalisation qui consiste à faire interférer des informations périphériques pour booster la réaction, l’adhésion, ou la sympathie d’un correspondant est tout sauf récente.
En VPC, toujours comme on disait jadis, l’arrivée de la personnalisation a coïncidé avec l’utilisation de la technologie d’impression au laser. Ainsi je me souviens qu’un négociant du Bordelais, prospectant sur un fichier d’acheteurs de vins d’Alsace avait personnalisé son courrier ainsi :
« Ayant appris par notre transporteur que vous allez être livré de quelques bonnes bouteilles de vin (sous-entendu d’Alsace, NDLR) nous vous proposons de recevoir par la même occasion quelques bouteilles de notre excellent Saint Emilion, en économisant les frais de port, qui vous seront de ce fait offert… ». Nous étions en 1984, personne ne parlait de big data, de leads et les rendements de ce message dépassait (déjà) les 3 %…de commandes !
Mais le plus étonnant, c’est que ces techniques fonctionnent toujours et encore, avec des rendements similaires pour les heureux annonceurs qui savent qu’une bonne « perso » est une valeur sûre mais ne fonctionne que sur des adresses qui s’y prêtent. Que ce soit dans la vente de vin ou d’autres produits ou services.
Entre nous, proposer un petit rosé qui se boit bien frais, un jour de canicule, et un rouge à 14.5° quand il fait pierre fendre ça parait si évident…Mais encore faudrait-il que la personne qui se voit proposer la livraison de ces belles bouteilles, soit un amateur de vin, préfère l’acheter en direct et ne soit pas un inconditionnel de son caviste ou du rayon vins de l’hypermarché du coin !
Vous retrouverez la seconde partie de ma lettre en cliquant ici